L’actualité récente à Gaza, et plus généralement en Palestine, donne lieu à une flambée de commentaires haineux et racistes non seulement sur Internet, mais encore dans les médias.
Flambée de l’islamophobie
L’islamophobie explose sur les plateaux de télévision et à la radio. Des femmes et des politiques prennent prétexte d’un soutien « inconditionnel » à Israël et à son gouvernement d’extrême droite pour agonir les musulmans des pires accusations et s’épancher sans retenue sur les réseaux sociaux.
Promptes à s’emballer au moindre méfait commis par des musulmans, réels ou supposés, les autorités ne semblent en l’espèce guère disposées à réagir, malgré la rare intensité avec laquelle l’islamophobie s’exprime depuis plusieurs semaines.
C’est la 4eme fois en 2 ans que la mosquée de Pessac est vandalisée et que ses dirigeants sont menacés de mort sans aucune réaction ni protection de l’institution. Et bizarrement ni emballement ni couverture médiatique pour ces tags là… pic.twitter.com/w8zHTYKmIq
— Widad.K (@widadk) November 10, 2023
A l’affût, l’extrême droite et ses alliés de tous bords profitent du martyr de Gaza et d’une recrudescence de la désinformation en ligne pour galvaniser leurs troupes et souffler sur les braises ardentes de l’islamophobie ; en France, comme ailleurs en Occident où la situation n’est guère différente.
Mobilisation et sensibilisation outre-Manche
L’Islamophobia Awareness Month (mois de la sensibilisation à l’islamophobie) n’aura ainsi jamais été aussi d’actualité. Lancée en 2012 notamment par l’ONG britannique MEND (Muslim Engagement and Development), cette initiative vise à lutter contre la haine anti-musulmans ; qu’elle s’exprime dans les médias, dans l’éducation, au travail, à l’hôpital, dans le sport ou encore dans la fonction publique.
Déconstruire et remettre en questions les stéréotypes sur l’islam et les musulmans afin d’aboutir à « une société libérée de l’islamophobie sous toutes ses formes » est l’une des principales missions que se sont donné MEND et les différentes organisations parties prenantes, soutenues cette année encore par le Muslim Council of Britain.
Outre la tenue d’un certain nombre d’événements à travers le pays, prévus tout au long de novembre, une exposition virtuelle permet aux internautes du monde entier de prendre part à ce mois de sensibilisation à un racisme en pleine expansion.
Autre nouveauté, la campagne intitulée #MuslimStories (#histoiresmusulmanes), dont l’objectif est de « favoriser les relations entre individus d’horizons divers, musulmans et non musulmans, en utilisant le pouvoir transformateur du récit ». Raconter et donner à entendre des histoires de musulmans ou de « changements positifs » pour lutter contre l’islamophobie notamment au travail.
A défaut d’aboutir aux changements espérés, ces récits offriront une visibilité à des réalités sans cesse niées et invisibilisées.
Pour en savoir plus et pour soutenir la campagne en cours, cliquez sur le lien suivant : www.islamophobia-awareness.org.