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Islamophobia Awareness Month : une 13e édition pour semer les « graines du changement »

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Depuis une quarantaine d’années, les campagnes de sensibilisation associées à des mois spécifiques permettent d’attirer l’attention du plus grand nombre sur des questions majeures de santé, de justice sociale ou de causes humanitaires.

Novembre, mois contre l’islamophobie

Lancées, pour les premières, dans les années 1980, ces mobilisations se sont imposées au fil du temps comme des rendez-vous annuels incontournables : Octobre Rose (1985, aux Etats-Unis), pour la lutte contre le cancer du sein, Movember (2003, en Australie), campagne de sensibilisation à la santé masculine, plus précisément au cancer de la prostate, Mars Bleu (2009, en France) pour le dépistage du cancer colorectal ou encore Septembre en or (2012, aux Etats-Unis) pour offrir de la visibilité aux cancers pédiatriques, parents pauvres de la recherche oncologique.

C’est dans cet esprit qu’en 2012, au Royaume-Uni, l’organisation MEND (Muslim Engagement and Development) a lancé l’Islamophobia Awareness Month (IAM), en français « Mois de la sensibilisation à l’islamophobie », qui comme son nom l’indique a vocation à sensibiliser l’opinion publique à la haine anti-musulmans et à lutter contre.

Cette campagne vise tout particulièrement les expressions de ce racisme partout où il s’immisce : médias, éducation, travail, hôpital, sport, fonction publique. C’est ainsi que pendant tout le mois de novembre des conférences, des expositions, des débats sont organisés tant pour alerter que pour inviter citoyens et pouvoirs publics à s’engager plus avant.

En mars dernier, le Home Office, ministère de l’Intérieur britannique, indiquait que 40 % des crimes de haine visant des personnes en fonction de leur religion réelle ou supposée concernent les musulmans. Les attaques contre les mosquées comme les discours haineux se multiplient.

Face à cette réalité inquiétante, l’urgence est à la mobilisation générale, ce que n’ont pas manqué de rappeler politiques et municipalités outre-Manche.

Un engagement collectif

Homme politique de premier ordre, le maire de Londres Sadiq Khan a tweeté dès vendredi dernier, premier jour de novembre, pour clamer qu’« il n’y a pas de place pour les crimes haineux dans [sa] ville » et qu’il continuerait à « travailler avec les communautés, les chefs religieux et la police pour sensibiliser, reconnaître et contester l’islamophobie ».

Au Parlement, le groupe parlementaire All-Party Parliamentary Group on British Muslims a lui aussi dit rapidement son engagement.

Des communes, à l’instar de Luton, ville du sud-est de l’Angleterre, située dans le comté de Bedfordshire à une cinquantaine de kilomètres de Londres, apportent leur soutien à la campagne.


S’agissant de la société civile, des associations diverses et variées s’engagent aussi, à l’instar de l’Association of Mental Health Providers, un organisme dédié à la santé mentale.

Ou de la Spinal Injuries Association, organisation caritative britannique dédiée à aider les personnes touchées par des lésions de la moelle épinière.

L’ensemble de ces acteurs suivront le mot d’ordre qui, cette année, est de se concentrer sur « les graines du changement » (seeds of change), de mettre « l’accent sur la façon dont de petites actions peuvent contribuer à un grand changement ». Plantez une graine aujourd’hui pour un avenir meilleur ! #IAM2024

Islamophobia Awareness Month 2024

Pas d’IAM en France, malgré la flambée de l’islamophobie

Alors que les actes islamophobes ont aussi explosé en France, les communautés musulmanes de l’Hexagone n’ont toujours pas rejoint la campagne, dont c’est aujourd’hui pourtant la treizième édition.

A la faveur des massacres et du nettoyage ethnique à Gaza, les plateaux de télévision et à la radio se sont transformés en fabriques de haine anti-musulmans.

A l’Assemblée comme sur les réseaux sociaux, les escortes du génocide oeuvrent à museler les soutiens propalestiniens dans des discours foncièrement islamophobes.

Enfin, les pouvoirs publics, ministère de l’Intérieur au premier chef, restent indifférents à la recrudescence des actes islamophobes, se contentant de rares déclarations aussi faciles qu’inutiles.

Et les musulmans de France dans tout cela ? Par leur très faible mobilisation, ils participent malheureusement à l’invisibilisation et à la négation de cette réalité pourtant criante qu’est l’islamophobie.

Pour en savoir plus et pour soutenir la campagne en cours au Royaume-Uni, cliquez sur le lien suivant : www.islamophobia-awareness.org.

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