Après un premier, et unique, restaurant ouvert à Sarcelles en décembre 2022, Fatburger, chaîne de fastfood créée en 1952 à Los Angeles, devrait connaître un renouveau dans les prochains mois. Les fondateurs des restaurants Big M viennent de signer un accord avec le groupe américain FAT (Fresh Authentic Tasty), leur octroyant la master franchise de l’enseigne et de Buffalo’s Café. Interview.
Al-Kanz : Vous rachetez avec Yaniss Ourabia, votre associé, la master franchise de l’américain Fatburger. Le succès de Big M, et l’ouverture de son 75e restaurant prévue en avril prochain, ne vous suffisait pas ?
Mehdi Bella : Nous allons passer le cap des 100 boutiques cette année avec Big M, franchise que certains pensent que nous cherchons à vendre. Aujourd’hui, le message est clair : en acquérant cette marque californienne qui existe depuis 1952, nous espérons rassurer nos franchisés et nos clients. Nous ne sommes pas à vendre et nous n’avons aucune intention de vendre. Bien au contraire, d’autres projets sont en cours.
Fatburger se distingue de Big M. Notre ambition est de rivaliser avec les plus grands, aussi bien sur le marché du poulet frit que sur celui du burger gourmet.
Al-Kanz : Pourquoi avoir choisi cette enseigne plutôt qu’une autre ? Vous auriez pu jeter votre dévolu par exemple sur Shake Shack ou encore Fat Phill’s.
Mehdi Bella : Notre choix s’est porté sur Fatburger pour plusieurs raisons. Au vu des bons résultats de Big M, les Américains ont accepté plusieurs de nos demandes :
– notre offre sera intégralement halal ;
– nous pourrons adapter notre carte à la clientèle française ;
– nous aurons la main sur la gestion des prix.
L’histoire de la marque nous rappelle un peu la nôtre. Comme la fondatrice, Lovie Yancey, qui a débuté en vendant ses hamburgers dans un stand minuscule avec trois tabourets, nous avons nous aussi commencé petit, à Bondy, en Seine-Saint-Denis.
Cet accord va nous permettre de développer la franchise selon un modèle « gagnant-gagnant ». Tout le monde y trouvera son compte : le groupe FAT, nous-mêmes et nos futurs clients qui profiteront de prix plus attractifs que ceux actuellement pratiqués sur le marché.
Al-Kanz : Le positionnement de Fatburger, c’est des burgers premium. Votre objectif est-il de toucher une nouvelle clientèle que vous ne réussissez pas encore à attirer dans vos restaurants Big M ?
Mehdi Bella : Fatburger est une marque de burgers premium, présente dans plus d’une dizaine de pays. Notre objectif est avant tout d’apporter de la nouveauté en France : des burgers haut de gamme à des prix accessibles.
Al-Kanz : Aussi premium soient-ils, ces burgers n’en restent pas moins très caloriques. Le XXXL Triple King de Fatburger dépasse les 2 000 calories. Vos viandes seront certifiées halal par l’organisme Hal’origin. Que répondez-vous à celles et à ceux qui s’agaceront certainement de voir le halal décliné, une fois n’est pas coutume, dans une version peu saine ?
Mehdi Bella : Nous proposerons plusieurs offres, dont certaines beaucoup moins caloriques. Le XXXL incarne la touche américaine : le toujours plus grand. Cela dit, comme tout, les burgers sont à consommer avec modération.
Il est bon quand même de rappeler que, quel que soit le type de restaurant, y compris en dehors de la restauration rapide, on trouve des menus proposant des bombes caloriques.
Nous sommes toutefois conscients, tant pour Fatburger que pour Big M, qu’il nous faut relever un défi : réinventer la street food pour la rendre plus saine. Cela passe par un travail sur les méthodes de fabrication et le choix des ingrédients.
Quant au halal, aujourd’hui malheureusement, on voit tout et n’importe quoi. Nous souhaitons d’ailleurs rassurer les consommateurs non seulement en mettant à disposition en boutique les certifications auxquelles nous recourons, mais aussi en leur montrant que nos restaurants se feront contrôler. Nous ne nous contenterons pas d’afficher des certificats douteux.
Al-Kanz : Le groupe FAT vous a également accordé la master franchise de Buffalo’s Cafe. Comment comptez-vous développer les trois enseignes désormais dans votre portefeuille en évitant qu’elles se vampirisent les unes les autres ?
Mehdi Bella : Avec Buffalo’s Cafe, nous proposerons du fried chicken à l’américaine, concept absent chez Big M, bien que du poulet y soit déjà proposé. On imagine des boutiques dans lesquelles Big M et Buffalo’s Cafe seront réunis.
Dans le même esprit, nos futurs burgers premium avec Fatburger viendront compléter l’offre de Big M.
Nous avons des objectifs de développement ambitieux, avec une trentaine d’ouvertures prévues pour nos deux nouvelles franchises au cours des deux prochaines années.
Al-Kanz : McDo vous aurait dans le viseur, comme nous le rapportions en novembre dernier. Toujours pas de procédure contre vous ?
Mehdi Bella : Non, aucune procédure n’est en cours contre Big M.
