Ramadan 2025 – 1446. Quand vient ramadan les portes du Paradis sont ouvertes, celles de l’Enfer fermées et les diables sont enchaînés, nous dit un célèbre hadith.
Ramadan est un mois béni, une opportunité exceptionnelle pour se purifier et se rapprocher d’Allah. Le Prophète ﷺ et ses Compagnons (ra) invoquaient leur Seigneur pour qu’il leur soit offert d’atteindre ce mois si particulier. La perspective de vivre ces jours où la miséricorde divine se fait sentir et les récompenses sont décuplées suscite de fait une grande joie. Et pourtant.
Si l’on peut se réjouir d’accueillir ramadan avec bonheur et enthousiasme, on pense aussi avoir le coeur serré en pensant aux millions de musulmans à travers le monde, qui vivront les semaines à venir dans l’adversité.
Nos pensées vont aux Palestiniens. À ces enfants arrachés à la vie, devenus orphelins, traumatisés, mutilés ou blessés à vie. À leurs mères, leurs pères, leurs cousins, leurs proches et amis assassinés, emprisonnés, déplacés. Aux martyrs.
Nos pensées vont cette année encore aux musulmans du Turkestan oriental, de Chine, du Congo, d’Inde – particulièrement du Gujarat et du Cachemire –, du Sri Lanka, du Bangladesh, de Birmanie. A toutes ces populations opprimées peu ou prou oubliées des médias et des musulmans eux-mêmes.
À nos frères et sœurs de Syrie, du Soudan, de Somalie et du Yémen, qui malgré les épreuves témoignent d’une foi et d’une abnégation inébranlables.
A celles et à ceux qui rêvaient d’un avenir meilleur mais dont la route s’est arrêtée en mer, dans l’indifférence des uns et le mépris des autres. Aux exilés, aux traqués, aux réfugiés, aux discriminés, en France et ailleurs.
Aux familles endeuillées, à celles et à ceux qui souffrent, aux malades privés du jeûne et de la joie qu’il procure. À celles et à ceux qui n’ont pas les moyens de manger à leur faim ni les moyens de se soigner, à celles et à ceux qui se battent en vain contre la maladie. À nos frères et sœurs emprisonnés ou qui passeront un ramadan dans une douloureuse solitude.
A celles et à ceux, enfin, qui vivent la guerre, le sang et la peur.
Ramadan mubarak, malgré tout.