Jusqu’à la tempête provoquée par la diffusion du reportage de Canal+ sur les dessous du business du halal, Carrefour se fichait de savoir que bon nombre de consommateurs musulmans n’acceptaient pas ses choix purement mercantiles et en désaccord avec les principes qui régissent le halal.
Après le reportage, et suite aux ventes catastrophiques des produits de la gamme Carrefour haram halal, le numéro 2 mondial de la grande distribution s’est décidé de réagir. Sans convaincre.
Depuis peu, Carrefour, qui envisageait un temps de changer d’organisme de certification, travaille désormais, outre avec la SFCVH-mosquée de Paris, avec l’ARGML-mosquée de Lyon.
Carrefour a fait comme le géant Gastronome qui commercialise la marque Shems, certifiée à la fois par l’ARGML-mosquée de Lyon et la SFCVH-mosquée de Paris (voir Shems de Gastronome entre ARGML et SFCVH).
Contrairement à ce qu’elle fait miroiter depuis plusieurs années aux consommateurs musulmans, l’ARGML-mosquée de Lyon n’a pas l’intention d’imposer à ses partenaires l’interdiction de l’électronarcose, qui en milieu industriel pose problème. Or, lorsque Carrefour est venue frapper à sa porte, l’ARGML-mosquée de Lyon était largement en position de force. C’était là l’occasion de faire avancer la sécurisation du halal. Quand on sait que la PMAF (protection mondiale des animaux de ferme) a réussi à faire imposer par Carrefour l’électronarcose pour toute sa gamme halal, et que les acteurs musulmans du halal cèdent même quand ils sont en position favorable, on se dit qu’il est vraiment temps que les consommateurs se lèvent et mettent un coup d’arrêt à cette situation ubuesque.