« Le mot “islamophobie” a été pensé par les islamistes pour piéger le débat et détourner l’antiracisme au profit de leur lutte contre le blasphème. »
Caroline Fourest, cuvée 2003. Dans ce texte publié dans ProChoix, revue qu’elle a cofondée et qui est grassement subventionnée depuis des années par la mairie de Paris avec de l’argent public, Fourest poursuit :
Le mot “islamophobie” a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère. Il a été utilisé en 1979, par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de « mauvaises musulmanes » en les accusant d’être « islamophobes ». Il a été réactivité au lendemain de l’affaire Rushdie […]
« Islamophobie ? », Prochoix, 2003
Cette affirmation est – au mieux – un mensonge martelé depuis des années par des intellectuels faussaires, comme dirait Pascal Boniface. L’Iran incarne par excellence l’axe du Mal. En faire la source du mot « islamophobie », c’est diaboliser tous ceux qui oseront en faire usage et permettre à un discours précisément islamophobe de s’installer impunément dans le débat public : on s’autorise alors à tenir des propos xénophobes sous couvert de droit à la critique. Le muslim-bashing devient légitime. Le dénoncer, c’est instrumentaliser cette « islamophobie » qui n’existe pas, c’est faire le jeu des mollahs iraniens.
Caroline Fourest n’est pas la seule à avoir usé de cette grosse ficelle, cachet de l’extrême droite et marque d’un courant politique et islamopathe vigoureux dans les années 1990 et 2000, mais qui, face à une déconstruction méthodique et intelligente, s’essouffle. Cette improbable filiation a pu tenir tant que les Caroline Fourest et consorts étaient les seuls à occuper l’espace médiatique.
Parmi eux, Pascal Bruckner, qui le plus sérieusement du monde osa en 2010, dans Libération, la muflerie suivante.
Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’«islamophobie», calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme.
L’invention de l’« islamophobie », Libération, 23 novembre 2010
Citons par ailleurs le site Causeur, de la yabonawardisée Elisabeth Lévy, et cette perle de Richard Risson, quelqu’un, publiée pas plus tard que le 14 juin 2013 :
Bon. Ça ne va pas faire leurs affaires, mais les faits sont têtus. Ecoute Richard, tout Khomeyni qu’il fut, le père de la Révolution iranienne n’est pas à l’origine du mot « islamophobie ». Assieds-toi. T’es prêt ? Ecoute : on trouve une occurrence du terme « islamophobie » déjà en… non pas en 1979, mais en 1910. Ouille ! Ça va, t’encaisses ? Parce qu’il faut que l’on te dise aussi Richard – n’oublie pas d’en parler à Soeur Caroline — que cette occurrence est apparue sous la plume de… non, pas d’Iraniens, non pas de musulmans… oui tu devines bien, de Français. Aïe ! Et pour couronner le tout, Maurice, Alain, Paul qu’ils ont eu la mauvaise idée de s’appeler ces Français. Oui, on sait, ça fait mal.
Bien que cela fasse un peu coup de grâce, voici donc ce que les bougres ont écrit, voilà plus de cent ans. Un grand merci au passage à Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed pour leurs recherches, qu’ils ont eu la générosité de partager sur Internet. Lire : “Islamophobie”: une invention française. Big up les chercheurs.
Prem’s, c’est Alain, en 1910.
« L’Islamophobie. – Il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’Islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme est la négation de la civilisation et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans.
Alain Quellien, La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, 1910, p. 133. L’ouvrage est disponible dans Gallica, bibliothèque virtuelle de la Bibliothèque nationale de France : Islamophobie – Alain Quellien.
Deuze, c’est Maurice en 1911.
« Quatre idées fixes semblent dominer son esprit : tout d’abord il manifeste, avec une louable franchise d’ailleurs, une islamophobie féroce ; ensuite il est persuadé que tout ce qui ne cadre pas avec les traditions judéo-chrétiennes est l’oeuvre du démon, et une telle persuasion l’a conduit à celle hypothèse bien fragile que la civilisation des Banmana, autrefois d’un degré assez élevé aurait suivi dans le courps des temps une progression à rebours […] »
Maurice Delafosse, « L’âme d’un peuple africain : les Bambara », Revue des études ethnographiques et sociologiques, 3-4, 1911, p. 10.
L’ouvrage est consultable sur Gallica : Islamophobie – Delafosse.
Re-deuze, c’est toujours Maurice, bien en forme, en 1912.
« Quoi qu’en disent ceux pour qui l’islamophobie est un principe d’administration indigène, n’a plus rien à craindre des musulmans au Soudan que des non musulmans. Les uns et les autres nous considérent comme des maîtres parfois gênants, parfois utiles, généralement bienveillants, et nous subissent avec plus ou moins de facilité selon la nature de leur caractère et la diversité de leurs intérêts.
[…] L’islamophobie n’a donc pas raison d’être dans l’Afrique occidentale, où l’islamophilie, dans le sens d’une préférence accordée aux Musulmans, créerait d’autre part un sentiment de méfiance parmi les populations non-musulmanes, qui se trouvent être les plus nombreuses. L’intérêt de la domination européenne, comme aussi l’intérêt bien entendu des indigènes, nous fait donc un devoir de désirer le maintien du statu quo et de garder une neutralité absolue vis-à-vis de tous les cultes.»Maurice Delafosse, Haut-Sénégal-Niger, Paris, 1912, p. 211
L’ouvrage est consultable sur le site Gallica : Islamophobie – Maurice Delafosse
Le propos est repris en 1928 dans les Les Annales coloniales, dans un article intitulé : « L’Islam et la Civilisation française »
Et puis il y a Paul, qui en 1919 enfonce le clou et ruine à son tour la théorie fumeuse de Caroline Fourest, qui voit une partie de son modèle économique partir en fumée.
« Il faut reconnaitre pourtant que de 1908 à 1911, il y eut dans la région de Touba quelques motifs, susceptibles d’éveiller les soucis de l’administration, et qui étaient plus objectifs que l’islamophobie ambiante. »
Paul Marty, « L’islam en Guinée », Revue du monde musulman, vol. XXXVI, 1918-1919, p. 174. L’ouvrage est consultable sur le site Gallica : Islamophobie – Paul Marty.
Et voilà le travail. Causeur peut donc virer de ses colonnes Richard Risson qui raconte des âneries et Caroline Fourest va devoir trouver une autre affabulation pour mener sa propagande. Surtout si chers lecteurs vous pensez à diffuser ces éléments factuels pour dire la vérité urbi et orbi.
Voici la citation exacte de C. Fourest:
« Le mot «islamophobie» a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère. Il a pour la première fois été utilisé en 1979, par les mollahs iraniens »
http://www.liberation.fr/tribune/0101461427-ne-pas-confondre-islamophobes-et-laics
La recommandation qu’elle donne dans la première phrase, elle aurait été inspirée de la suivre !
Voici une liste non exhaustive de ceux qui ont répété ce mensonge:http://www.islamenfrance.fr/2012/11/08/ne-pas-confondre-islamophobes-et-laics-dites-vous/
Ca fait plaisir en effet, même s’il est toujours un peu douloureux de se rendre compte chaque jour davantage de la menace qui plane sur notre France…
Une chose reste à faire maintenant, qui ressort de la responsabilité de chacun :
Inondons le web de cette info, partout, tout le temps !
Il faut qu’elle soit aussi répandue que le mensonge dénoncé !
Allez, allez, on s’y met !
Maurice, Maurice..
Maurice Bucaille l’auteur de l’excellent « La bible le Coran et la science » ?
Help me;)
Salam libé or not libé et vous êtes dur avec les grands journalistes et les grands » reporter » .